Autres temps, autres moeurs: un parallèle saisissant...
Un article récent paru dans une revue touristique grecque re-visitait "l'esprit du régime crétois" auquel l'Espérantine est très attaché et plus précisément les liens très étroits qui existent entre la nourriture (valorisée par la gastronomie) et la culture.
Ainsi, il y était rappelé que certains rapports concernant la gastronomie en Grèce datent d'il y a 4000 ans... et que Archestratos a écrit le premier livre de cuisine de l'histoire, 330 ans avant Jésus Christ.
Il y était rappelé aussi que la convivialité qui préside aux repas est essentielle pour le maintien du lien familial et social. Se nourrir était un acte culturel qui progressivement va évoluer vers des espaces temps plus tendus où la notion de convivialité va s'estomper au profit de la gestion de ce qui est devenu une contrainte vitale. Il s'agit d'une tendance lourde qui porte l'empreinte d'une évolution des mœurs dans notre civilisation devenue une société marchande mais qui n'exclut pas , heureusement, le maintien de la tradition dans certains pays ou cercles familiaux ou relationnels.
A l'inverse, et par excès me semble-t-il, la convivialité originelle des moments-repas a évolué vers une théâtralisation parfois extrême de ces moments que nous aimons tous .
Je vous laisse juge.
Un autre article, en effet m'a interpellé. Il concerne le restaurant français de Paul Pairet ouvert en 2011 à Shanghaï , l'Ultraviolet:
"les gestes sont précis..tout est millimétré pour que chaque plat soit en adéquation avec l'ambiance... Musiques, vidéos et odeurs signent l'originalité de cette salle de restaurant où trône, au milieu, une unique table pour dix clients, entourée à 360° par des écrans. Sur les murs sont projetés vingt ambiances sonores et visuelles qui changent au gré des plats..Les clients venus de Chine et du monde entier doivent s'inscrire sur une liste d'attente et patienter plus de trois mois avant de débourser l'équivalent de 400 euros...".
Là réside la raison d'être de ce restaurant: pousser les émotions des convives à l'extrême afin d'atteindre ce que Paul Pairet appelle "le goût psychologique" alliant gastronomie et psychologie, dégustation et sens.